À lire… La Cave à vin de Staline
Pour une fois ce n’est pas de nourriture alimentaire dont je m’en vais vous entretenir, mais bien de spirituel. Enfin, bon, il s’agit quand même de pinard, j’ai mes limites. Le compte rendu de la réédition de la Critique de la Raison Pure ce sera pour une autre fois.
La Russie au cœur du récit
Certes, évoquer la Russie Impériale et communiste en ces temps particulièrement troublés n’est pas vraiment d’actualité, mais les belles histoires du passé méritent une jolie lumière. Surtout au regard de la folie des hommes, qui ne cessera jamais.
L’histoire et le vin, c’est un thème qui marche toujours, surtout si on ajoute une pincée de Grande et de Petite histoire, pour montrer ce qui se trouve derrière le rideau de ce que nous connaissons. Accrochez-vous parce que ça secoue bien.
Ce livre est digne des meilleurs polars. Bon, l’écriture n’est pas au niveau de Chandler ou d’Ellroy, mais ça tient la route quand même. L’histoire est suffisamment incroyable pour être vraie et pour donner un récit naturellement haletant dont on ne se sépare qu’à regrets.
Tout commence par une mystérieuse liste de vins à acheter
En 1998, un marchand de vin australien reçoit une mystérieuse liste de vins à acheter. L’homme, auparavant promoteur de groupe rock dans une Australie qui truste les sommets des charts musicaux, vit sans histoire dans la région de Sydney. Il comprendra vite que cette liste n’est pas anodine et il va se mettre à la recherche des bouteilles. C’est Indiana Jones au pays du pinard, à la recherche de la cave perdue. Cette quête lui fera visiter la moitié ou presque de la planète, prendre des risques inouïs, jusqu’à frôler la mort de près…
Ce livre retrace les pérégrinations d’une cave à vin mythique
Cette liste se révélera être le catalogue complet des vins de Nicolas II, le dernier tsar de Russie. Propriété de l’État après la révolution de 1917, puis aux mains de Staline, les bouteilles furent discrètement transférées dans le vignoble géorgien isolé lors de la Seconde Guerre mondiale, et caché au fond d’une grotte à température constante par crainte des pillages nazis. De Sydney à Tbilissi, en passant par les rues de Paris, les vignobles de Bordeaux et le Château d’Yquem, ce livre retrace les pérégrinations d’une cave à vin mythique.
Le récit est bien construit. Nick Place, l’auteur est rompu à l’exercice du roman, et son découpage est digne d’un bon scénario de bon gros machin anglo-saxon « tout public ». Pas vraiment une Palme d’Or à Cannes, mais j’ai comme l’impression que cela ne fait pas partie des ambitions de l’éditeur.
La Cave à vins de Staline. Edition Luc Pire. 24€