Les filles de l’Atelier Gourmand

Charleroi fête ses 350 ans, c’est un détail. Mais la ville se relève peu à peu. Ne croyez plus à cette légende du pays noir. Même si on vous en dit les pires choses, le réveil est amorcé, et le sourire est de retour.

Un petit restau, un terroir et la foi du charbonnier

Tenez, par exemple, un petit restau qui vient d’ouvrir ses portes à Montignies-Sur-Sambre, dans une rue de corons sans couleur.  L’idée vient du cerveau un peu secoué de deux amies éternelles. Pensez-donc, à elles deux elles totalisent trois mètres dix en hauteur et 52 ans à l’état civil, à cet âge-là, on a plus peur de rien ni de personne et on sait ce qu’est l’éternité.

L’idée est simple, dans un lieu un peu ingrat, elles vont insuffler une touche de terroir, additionné d’un humour au second degré à fortes doses et d’une foi de charbonnières. Ça tombe plutôt bien dans le quartier. Sans faire d’esbroufe, ni se la jouer « girl power », les deux donzelles inventent peu à peu un nouveau genre de restaurant de proximité. Sans sombrer dans les délires vegans, gluten free, et autres tocs de post adolescentes en mal de reconnaissance sociales ou de pèlerinage à Katmandou, ces deux-là tracent leur route sans se soucier d’autre chose que du sourire de leurs clients.

Simplicité et générosité en cuisine, sourire en salle

On y va pour un Vol-au-Vent d’anthologie, ou pour un « vitoulet stitchi au mitant d’un bouquet d’pwin », variante couillue du burger pseudo-gastro qui sustente les agueusiques du Royaume depuis bien trop longtemps déjà. On y retourne pour une soupe de chicons au Maredsous (ce qui permet d’enfin trouver un usage civilisé à cette crème de fromage) qui joue la simplicité et rien d’autre. Je ne pourrais pas omettre le fait que si vous n’êtes pas bucherons en pause carrière, ou carrier en pause tout court, les portions peuvent paraître un peu généreuses ; mais il vaut mieux cela que l’inverse hein.

On y va surtout pour Caroline Vanhiesbecq et Elisa Boutseins-Fiorello, même si cette dernière a l’habitude de bosser en UGG, au moins ce ne sont pas des Stan Smith Replica…Mais non, c’est pour rire. On y va parce que l’addition est légère, du genre légère, on y a va parce que tout est possible et que ces filles ont le sourire en bandoulière et une envie de faire bien qui réjouit le cœur. La carte des vins est bien foutue, la liste des pousses cafés, et de quelques cocktails surveillés de loin par Nicolas, le frangin de Caroline, est agréablement fournie. Normal, dans le coin on passe encore parfois un peu de temps à table pour parler boulot autour d’un ou deux pousses cafés.

C’est rafraîchissant, plein de bonheur, c’est bienveillant en fait, et c’est peut-être ce qui manque le plus dans les restaurants aujourd’hui. Etre reçu gentiment, sans se sentir des clients venus pour claquer des tunes simplement ; en fait, elles ont juste repositionné le B.A.-BA de la restauration, un peu comme monsieur Jourdain versifiait en d’autres temps. Dernier détail, et non des moindres, l’addition est du genre local. C’est à dire vraiment très raisonnable, parce qu’a T’Charlerwè on a oublié de se prendre au sérieux il y a vraiment très longtemps …

Les Filles de l’Atelier Gourmand, 339 Rue Brigade Piron, 6061 Charleroi. Tél. 0468/388.553

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