Vendanges 2021

La nature est parfois compliquée à comprendre. Certes les poncifs de l’époque paraissent évidents mais bien au-delà du réchauffement climatique, les aléas météorologiques sont loins d’être linéaires.
Nous confondons météo et climat. Bien évidemment les deux sont liés, mais pas de manière aussi évidente qu’il n’y parait.
Au vu du millésime actuel on serait enclins à se poser de sérieuses questions, mais les péripéties de cette année sont en partie des conséquences du réchauffement.
Même si nous vivons dans une partie du monde relativement épargnée par des sautes d’humeur climatiques, les inondations tragiques de l’été sont la pour nous rappeler que nul n’est à l’abri des crises de la nature…

Le millésime 2021

En matière de viticulture, le millésime 21 est une véritable Annus Horribilis. Rien n’a manqué aux viticulteurs. Les choses ont débuté par des gelées au début du printemps. Elles n’avaient rien d’anormal en terme de calendrier, si ce n’est qu’elles n’arrivent que deux à trois fois par décennie. Et que depuis 2017 elles n’étaient plus arrivées. Les bourgeons ont été partiellement gelés.
Puis il a plu. Beaucoup. Trop. Jusqu’à 22 jours d’affilée. Mais il faisait relativement chaud, mais si c’est difficile à croire. Résultat le mildiou et même l’oidium ont explosé. Impossible, ou à tout le moins extrêmement compliqué de traiter. Si on ajoute des températures en dessous des normes saisonnières fin août et septembre, au moment où le dernier rush de maturité se fait…

Environ 30% de rendement perdu.

Bref, dans le coin Nord-Ouest de l’Europe, jusqu’aux Côtes du Rhône c’est une année en dessous des volumes normaux aux environs de 30%. Malheureusement, un peu plus au Sud, dans le Nord de l’Italie, dans la moitié Nord de l’Espagne, c’est la sécheresse qui a bloqué les maturités et impacté les rendements. Bref, cette année, en Europe, n’était pas forcément une sinécure. Mais c’est ça aussi le travail du vivant. Ce n’est que depuis les années 80 que les millésimes de qualité de sont succédés avec régularité. Avant cela, si l’on regarde avec un peu de recul, dans le bordelais par exemple, on compte en étant généreux deux millésimes exceptionnels et deux bons millésimes par décennie. Les six autres étaient, au mieux, buvables.

Pourquoi les millésimes sont plus réguliers depuis les années 80 ?

Parce que l’œnologie a progressé de manière vertigineuse, parce que l’on a développé l’égrappage presque systématique, on a modifié le travail en cave et de nombreux paramètres. Et la nature apporte une partie significative en plus.
Bref le monde change, le vin aussi.

Et dans les bulles ?

Il en va de même pour l’élaboration des vins effervescents. Le monde entier se met à produire des bulles depuis une trentaine d’années.
C’est clairement de Champagne que vient l’initiative et la propagation des connaissances. La technique de vinification s’est améliorée de manière impressionnante au cours du demi-siècle qui vient de s’écouler.
Oui je sais, il est de coutume de toujours croire que c’était mieux avant, mais en matière de bulles, c’est nettement mieux maintenant. C’est la réussite économique exceptionnelle de la région et de ses entreprises viticoles qui a permis d’investir dans la recherche et le développement. En Champagne plus qu’ailleurs, pas de petits producteurs exceptionnels sans les géants du marché. Du moins d’un point de vue technique. Le reste demeure une question de goût…

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Des bulles belges

La Wallonie se profile depuis quelques années comme un pays de bulles de belle qualité.

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