Voilà revenu le temps des voeux et des étrennes
Allez, hop, un petit coup d’œil dans le rétro vaut mille mots.
Je pourrais, comme il est de coutume, entamer un générique de l’année en reprenant les hauts et les bas de la gastronomie nationale. Mais bon, c’est déjà ce que je fais d’habitude et j’ai un peu la flemme de recommencer à ânonner les noms des perdants et des perdants. Donc, pour changer, je m’en vais vous étaler mes états d’âme.
Le monde évolue. La gastronomie aussi.
Il est un fait certain que la gastronomie évolue. Comme le monde. Une enseigne au Lion il y a peu mettait en commentaire d’une réclame « napper de sauce c’est tellement XXème siècle, préférez les petits points. Cela fait plus Top Chef ».
Nous sommes d’accord, c’est pathétique et digne d’un commentaire de blogueuse mode à peine pubère. Mais, dans un même temps, cela met le doigt là où ça fait mal : la Cuisine, qu’elle soit à la maison ou dans les restaurants, perd son âme pour ressembler à ce qui se fait partout. Il faut que les assiettes soient instagramables. Notre époque n’apprend plus les fables de La Fontaine et préfère le plumage au ramage des hôtes de ces bois.
Si Jamie Oliver avait réconcilié le public avec son frigo, quitte à lui faire manger du Gloubi Boulga, Top Chef, Cauchemar en Cuisine et autre Tiny Kitchen détruisent un peu plus chaque jour le plaisir simple de cuisiner pour transformer tout en performance étalable sur les réseaux sociaux. Une assiette bonne, mais moche aux yeux des adeptes des réseaux, n’aura aucun succès. A contrario, une assiette belle peu sapide sera une star. La cuisine n’est que le reflet du monde dans lequel elle vit. Un monde de moutons bêlants qui préfèrent l’image à la réalité.
Ne me laissez pas croire cela, ce serait trop moche. Je vous promets que cette année je vous parlerai de restaurants ou l’on privilégie le fond à la forme, car il en existe encore. De moins en moins, mais assez pour remplir mes chroniques.