Champagne pour les uns et les autres

5 conseils pour vivre le champagne au mieux

1. Flûte ou pas ?

Il n’est pas indispensable d’investir dans 10 sortes de verres différents ! Pour les blancs de Loire, les Bourgognes, les rouges du Languedoc, les Bordeaux jeunes et les Rhône vieux, en général, si vous optez pour un seul verre à vin, il conviendra pour les blancs ET les rouges.

Vous pouvez utiliser ce même verre pour les bulles… Mais si vous souhaitez un verre spécifique, optez pour une tulipe. Choisissez-la plus large en dessous et plus resserrée vers le dessus. Elle permet au vin de s’épanouir parfaitement. La flûte « resserre » l’acidité et la coupe est destinée à recevoir des boutons de manchette sur un guéridon ou de la crème Mont Blanc, mais certainement plus du champagne.

2. Quelle température ?

Plus on servira un vin froid, plus son acidité va ressortir. En le servant trop frais, on ne goûtera plus les arômes du vin. En le servant trop chaud, on risque de manquer d’acidité et de “peps”.  L’idéal est de garder les bouteilles à la cave et d’avoir des glaçons prêts au congélateur. On plongera alors la bouteille dans la glace une quinzaine de minutes pour avoir la température idéale. Pour les champagnes millésimés d’exception, la température de cave est parfaite.

3. Faut-il le carafer ?

Plus on monte dans la classe d’un vin, plus il aura besoin d’air. Le carafage est donc autorisé, et même conseillé, pour les champagnes millésimés et les cuvées particulières jeunes. Plus le temps aura marqué le vin, moins la carafe sera indiquée

4. Peut-on conserver un Champagne une fois ouvert ?

Laissez tomber la petite cuillère en argent dans le goulot de la bouteille. C’est une légende urbaine ! Comme tous les autres vins, le champagne craint par-dessus tout l’oxygène. La bouteille devra donc être refermée au plus vite avec un bouchon à champagne hermétique qui ne laissera pas entrer l’oxygène et ne laissera pas s’échapper le gaz carbonique. Mais honnêtement, hormis dans les Epad et en Ecosse, vous connaissez beaucoup d’endroits où une bouteille de champagne ouverte n’est pas terminée ?

5. On le sert pur ou pas ?

Une bonne bulle n’a pas besoin d’adjonction de quoi que ce soit… une bouteille de champagne est le résultat de plusieurs années de travail acharné de la part du producteur. Il est indécent de le gâcher avec un trait de cassis ou, encore plus désespérant, un cuberdon congelé pour rafraîchir. Si on n’aime pas le champagne, on boit autre chose ; le choix est large.

Champagne !

La fin de l’année arrive avec ses gros sabots, c’est indéniable. Vivement qu’elle soit terminée cette année vraiment pas terrible. D’ailleurs, je ne dirai qu’une chose : Champagne, pour marquer le coup !

Pourquoi faisons-nous la fête avec du Champagne ?

C’est une longue histoire et même plutôt belle. Tout commence avec Clovis, le tournaisien qui va lancer le Franc sur le marché royal. Ce bon vieux cloclo épouse la très catholique Clotilde. Elle ne rigole pas avec le spirituel la gamine. C’est qu’un Salien vaut mieux que deux tu l’auras mais pas à n’importe quel prix. C’est elle qui va convaincre son mari chéri d’aller se faire baptiser chez ce bon vieux Rémy, qui bien que sans famille est aussi, accessoirement, Évêque de Reims. Qu’est-ce que la real politique de la presque nuit des temps vient faire au milieu du Champagne ? C’est que Rémy est l’évêque de Reims et que cette ville se situe en Champagne. Bon, il est vrai qu’à l’époque le vin de champagne est plutôt rouge et ne pétille qu’au printemps lorsqu’il refermente dans les barriques. Rien à voir avec ce que les vedettes et people ingurgitent pour montrer leur bonheur de faire partie des gens qui comptent parfois. Je vous l’accorde, mais, ce que Clovis vient de faire, va être reproduit par tous les Rois de France qui lui succéderont, jusqu’à un certain petit énervé qui se mettra la couronne lui-même sur le crâne à Paris.

Entre temps, plus mille ans se seront passé

Lors de chacun des couronnements, surtout dans les temps troublés du bas Moyen-âge, la partie de l’Europe que nous habitons vivait une période de calme relatif de plusieurs mois. C’est qu’il fallait le temps aux vassaux, cousins et autres copains du futur roi pour se rendre en grand équipage en terre rémoise. Puis sur place, le truc n’était pas tout à fait expédié en trois minutes, on mangeait, on buvait, on guindaillait pour faire court pendant plusieurs jours et semaines. Toujours au Champagne. C’est comme ça que ce vin est devenu synonyme de fête, de plaisir, de marqueur de coup. Il n’y a que fort peu de temps, au vu de l’histoire, que l’on élabore une boisson effervescente incolore ou rosée dans la zone, jusqu’au 17ème siècle, il s’agissait de rouge uniquement ou presque. Mais ça c’est une autre histoire.

Le marketing contemporain du champagne ne fait que s’appuyer sur des références historiques

Le marketing contemporain du champagne ne fait que s’appuyer sur des références historiques non pas celles relevant des familles fondatrices de telle ou telle maison, mais bien celles qui sont inscrites dans notre inconscient collectif au moment d’exprimer notre joie. Dans les films américains il est de coutume de hurler hystériquement avant de se jeter dans les bras des uns et des autres pour montrer que l’on est content. Mon chien agite la queue quant à lui. Moi, j’ouvre mon armoire à vins et je prends une bouteille de champagne. En fonction de la hauteur de ma joie, la cuvée sera différente. Dans le monde réel, le champagne sert aussi à honorer les gens, on imagine mal une réception de prestige sans champagne, à moins d’être privé de moyens ou d’avoir un produit local d’exception sous la main, mais, dans l’ensemble c’est THE solution. Allez, on se retrouve dans la prochaine édition pour d’autres aventures, d’ici là, quels que soient les champagnes que vous buviez, buvez-les bien et que vos fêtes soient belles !

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