Une petite histoire de la galette…des Rois

Une petite histoire de la galette…des Rois

Woooow, doucement. Voilà une histoire bien compliquée qui mêle un tas de brols, et c’est rien de l’écrire…

Au départ il y aurait les Saturnales. Fiesta romaine située après la fête de Sol Invictus, fête de la renaissance de la lumière, au solstice d’hiver, quand les journées recommencent à s’allonger. Fête remplacée chez les Chrétiens par Noël, qui n’est pas, soit dit en passant, la date de la naissance du Christ, mais c’est une autre histoire.

Saturnales ?

Lors des Saturnales, les citoyens romains donnaient un titre de roi à un esclave tiré au sort  en faisant manger une pâtisserie ronde aux dits esclaves, qui n’est pas sans rappeler le soleil, dans laquelle se trouvait un haricot sec ou un truc du genre (l’origine probable de la fève dans nos galettes contemporaines). Il était donc roi toute la journée et se faisait dégommer à la nuit tombée, parce que bon, c’est pas tout ça, mais faudrait pas déconner et il y a des limites qu’il ne faudrait pas franchir. Un esclave devient roi et si on oublie de le tuer après c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Oui, mais pourquoi cela se nomme-t-il « Galette des rois » ?

Les premiers chrétiens bâtissent leur royaume sur les fondations des croyances précédentes et on remplace allègrement les fiestas romaines par des fiestas chrétiennes, parce que c’est mieux. Na ! Les Saturnales font place à l’Épiphanie. Le moment où les rois mages reçoivent le mail de confirmation pour leur voyage vers Bethléem. Ce mail est daté du 6 janvier de l’an 0. Pour des raisons de convenances personnelles, les adeptes de ces croyances fêtent souvent ce moment le premier dimanche de janvier. Ben oui, le 6 n’est pas férié et varie d’une année à l’autre. Vous suivez ?

Oui mais d’où vient l’idée de la galette ?

Avoir de la galette, c’est être riche, ou, a tout le moins, posséder du bien. Par définition, de tout temps, les rois sont riches. Le début de l’année correspond aussi au paiement de la dîme. L’impôt payé aux suzerains. Du paysan sans terre au seigneur le plus puissant, tout le monde raque et cela se retrouve dans les caisses royales.

Le roi a donc de…la galette au début de l’année. CQFD.

En plus d’être une tradition ancestrale, ce moment, et surtout le fait de consommer cette tourte, devient une forme subtile de moquerie, de contestation. Parce que cette galette n’est ni une galette ni même un gâteau. Rien à voir.

La galette est un dérivé, lointain je vous l’accorde mais un dérivé quand même, de l’hostie que l’on donne à la fin de l’office religieux. Elle est en fait ce que l’on nommait au Moyen-Âge et même ensuite, une Oublie. Qui a donné d’ailleurs les fameuses « Oublies de Nancy » ancêtre authentiques des cornets de glace actuels. ( Qui n’ont rien à voir, sachez-le bien, avec une expo universelle américaine du début du XXè siècle)

En résumé

Le 6 janvier on fait bouffer un cake à un esclave. Celui qui chope la fête passe une très belle ultime journée dans ce monde avant d’être expédié Ad Patres. Ce cake est rond et doré, pour rappeler le soleil qui renait à ce moment. Là-dessus vient se juxtaposer une agence de voyage pour rois mages vers la Galilée suivant des yeux l’étoile du berger. Sheila qu’ils vont. Pourtant la galette n’est pas aux pom, pom, pompompom. Elle est garnie depuis le XIXè siècle de frangipane dans nos régions. Ce n’est pas une galette au sens propre du terme puisqu’il s’agit plutôt d’une tourte. Oui, mais comme on reçoit la note du SPF Finances à ce moment-là il y a quelques siècles, on en fait un truc qui se moque doucement du trésor royal.

Pfffffff et avec ça vous voudriez que nous expliquions notre monde à une civilisation venue de quelque part dans les profondeurs de l’univers ?

OK, mais qu’est-ce qu’on boit avec ça ?

Vu qu’il y a souvent des enfants dans les parages pour partir à la conquête de la couronne (il est très mal vu de sacrifier un enfant en fin de journée de nos jours, même à Saturnes, déconnez pas avec ça ). On va se diriger vers des vins effervescents faibles naturellement en alcool. Il faut du sucre puisque l’on est face à un dessert qui vivra aussi mal la proximité du brut que les enfants. Une bonne Clairette de Die en méthode ancestrale, une blanquette de Limoux ancestrale, un moscato d’Asti ( le seul vin pour qui la coupe soit requise) et, mieux encore le Bubbly Rosé d’Annick. Si vous ne trouvez pas votre bonheur avec ces propositions, retournez boire des gintos dans le BW, je ne peux rien pour vous.

Sur ce, bonne galette. Je vous en souhaite beaucoup en plus d’une bonne santé, parce que bon, y’a que ça de vrai à la fin.

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