Le whisky Glen Moray Mastery
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My taylor is rich, c’est bien connu ; mais my whisky is complex, c’est à découvrir…
Bien plus que bien des alcools, le whisky, et surtout le malt écossais, s’est forgé en quelques lustres une image magnifique. Mêlant l’hédonisme, la chaleur d’un foyer, la complexité des arômes, les images des paysages pelés et rugueux à la Highlander. Il est vrai que le produit s’est mondialisé. Ses principaux consommateurs sont Indiens, ainsi que ses plus gros producteurs. Et du Japon à l’Argentine, en passant par Fehxe-le-Haut-Clocher, la planète entière s’en donne à cœur joie pour tenter d’élaborer le top du top.
Tout n’est pas merveilleux au pays du tartan
Il est loin le temps où le whisky se mariait forcément avec du coca ou du soda dans l’atmosphère enfumée d’un bar ou d’une boîte de nuit. Aujourd’hui, il doit partager les lieux avec le rhum, la vodka, le gin et quelques trucs qui apparaissent au grès des modes et travaux. Alors le whisky a choisi une fuite vers le haut. Les fleurs du malt s’épanouissent dans un univers de recherches, de finesse, de complexités aromatiques, d’assemblages savants faisant appel à des barriques secrètes parfois centenaires. Histoire d’ajouter une touche de mystère à l’ensemble. Certes, tout n’est pas merveilleux au pays du tartan et tous les whiskies écossais ne sont pas largement au-dessus des autres. Mais ils portent cette part quasi mystique des Highlands en kilt et autres mots aux saveurs tourbées.
Une cuvée qui commémore le 120è anniversaire de la distillerie
Celui du jour se nomme Glen Moray, il vient du Speyside, dans le Nord-Est de l’Ecosse, où se regroupent près de la moitié des distilleries du pays. Pour élaborer cette cuvée, le maître de chai, Graham Coull, a assemblé 5 batchs de différentes époques. Dont trois datant d’avant sa prise de fonction. Les singles malts ont été vieillis en fût de Porto, Sherry et Madère. Ce qui confère à l’ensemble à la fois solidité et finesse, tout en jouant sur une note traditionnelle. En Ecosse, on sait qu’un sou est un sou et on recyclait les fûts arrivant des vignobles du Sud plutôt que d’en faire du bois de chauffage. Ce qui aurait été un sacré gâchis, vous en conviendrez avec moi.   A la dégustation, c’est juste une bombe de complexité. C’est fin, droit, élégant, sans cette foutue sucrosité à la mode chez bien trop de producteurs.