Des tables, nouvelles et bruxelloises
A défaut d’avoir vaincu la pandémie, il nous faut apprendre à vivre a ses côtés. Pourvu que cela ne nous empêche plus de nous attabler ensemble histoire d’être juste heureux en dégustant l’air du temps. Cette période sombre n’a pas empêché l’éclosion de nouvelles tables savoureuses. En voici quelques-unes, sans être exhaustif une fois de plus.
Monella
PIZZA FRITTA / BOMBA FRITTA / SCHIACCIATA et tout n’est pas dit loin de lĂ . “Ze newest place to be” ou presque, pour manger de la street food italienne tout simplement. Comment rĂ©sumer autrement cet endroit qui dĂ©coiffe ? C’est somptueusement bon, cela vaut un voyage Immobile en Italie, ça donne des envies de naturalisation, c’est joyeux, bruyant, un rien foutrarque. Bref c’est l’adresse courue du moment. N’hĂ©sitez pas Ă dĂ©couvrir les vins proposĂ©s, ils sont au niveau de la cuisine : joyeux, insolents et donnent le sourire. Bref, voilĂ une belle occasion de vous mettre un p’tit coin d’Italie sur les papilles et dans les neurones.
Monella ChaussĂ©e d’Ixelles, 347 1050 Ixelles Tel : 02 :633 43 03
L’Egypto food truck
Isabelle Arpin est une balle magique qui ne cesse de se réinventer. Celle qui pourrait allègrement pallier aux déficiences des énergie renouvelable lors de la fermeture prochaine des centrales nucléaires nationales est une fois encore là où il était impossible de l’attendre.
Cette cheffe que l’on ne peut s’empêcher d’aimer, a monté, pendant le dernier confinement, un food-truck. Oui, mais, à son habitude, vu par elle. Ce n’est pas juste un camion où l’on cuisine et qui propose de machin à machouiller dans la rue. Tout comme moi, vous ignoriez probablement qu’Isabelle à des origines égyptiennes. Pour rendre hommage à ses racines, elle a décidé de proposer de la cuisine aux sonorités des rives du Nil. Ne cherchez pas de présentations pyramidale ou du ragoût de Sphinx, son talent va bien plus loin que mes poncifs éculés. Ajoutez aux saveurs des baladis (des sandwiches traditionnels égyptiens) le sourire et l’énergie sans faille de cette femme hors du commun et vous n’aurez plus aucune excuse pour ne pas y être encore allé dans les 24h qui suivront la lecture de cet article.
Quai aux briques
https://www.origineisabellearpin.com
Bagheera
VoilĂ le nouvel espace de la hype bruxelloise. Une Ă©clatante dĂ©monstration de vivacitĂ© crĂ©ative. Certes la carte est loin d’être rĂ©volutionnaire, elle est parfaitement de son temps avec le sempiternel ceviche, tapas, jamon iberico etc. Mais les prĂ©parations sont de belle facture et joyeusement prĂ©sentĂ©e. NichĂ©e dans le bois de la Cambre, cet endroit Ă la dĂ©co luxuriante joue entre la jungle et l’art dĂ©co. Ca sonne un peu Fitzccarldo l’air de rien. Le soir, l’atmosphère aux lumières tamisĂ©es inspire aux voyages intĂ©rieurs. Ajoutez-y des pincĂ©es spectaculaires tels des percussionnistes, des magiciens etc, des bars tenders bien affutĂ©s, et vous n’aurez aucune excuse pour ne pas y avoir posĂ© votre sĂ©ant dĂ©jĂ
Chaussée de Waterloo 782, 1180 Uccle
http://www.bagheerarestaurant.com
Ma Jolie
Dans toutes les familles, il y a des ainĂ©es et des fistons turbulents. Le p’ti rebelleke de “Ma jolie” se nomme Joli Joli, dĂ©couvrez le pour quelques grignotteries et des dĂ©buts de fiestas dĂ©bridĂ©es Ă l’occasion. Mais avant, posez-vous sur les banquettes moelleuses au confort Ă©lĂ©gant, le long de ces murs vĂŞtus d’un superbe papier fleuri; j’adore la dĂ©co Ă base de vieux rĂ©veils et horloges arrĂŞtĂ©es. Cela sent la philosophique question Ă propos du temps : est-il linĂ©aire ou cyclique ? Hors de cela, j’aime la carte des vins joliment ciselĂ©e, avec quelques pĂ©pites tarifĂ©es très raisonnablement. La carte des mets ne cherche pas l’invention tarasiboumesque, elle joue plutĂ´t l’attendu un rien girly simple et de bon goĂ»t. C’est bien exĂ©cutĂ© et travaillĂ© en finesse. On peut aimer la terrasse, mais franchement je prĂ©fère l’intĂ©rieur, entre les voitures, les trams, les vĂ©los, ça fait trop de bruits qui nuisent Ă la dĂ©gustation, mais bon, c’est une question très personnelle.
ChaussĂ©e de Charleroi 177 – 1000 Bruxelles – 02.319.74.27
Achille
Ouvert en septembre 2020, face à la maison communale de Schaerbeek, Achille est un de ces bars à vins bien dans l’époque qui revendique les vins « vivants » et la cuisine « brute ». N’ayez pas peur, tout va bien, c’est surtout sympa, convivial, et pas du tout pédant. Ici on n’est pas sectaire, pas de grandes leçons à donner, juste de plaisir à partager. Achille c’est aussi un bar, un lieu où l’on vient boire des coups et saisir la vie du quartier. Un petit goût de bonheur en résumé.
Place Collignon, 14 – 1030 Schaerbeek.
Mail : achille@biensoifbienfaim.be
Zotte Mouche
Au sortir de la galerie de la Reine, côté rue de l’Ecuyer, Zotte Mouche joue à fond sur la carte postale sépia, limite image d’Epinal. Avec un talent incontestable, à tel point que l’on pourrait croire que cet établissement existe là depuis toujours. On y trouverait même un petit peu de Zwanze authentique que je ne serai pas surpris. Certes, il y a un Dj, mais il se nomme Has Been, j’adore. Au niveau produit, ici on va mettre une brasserie belge différente chaque mois à l’honneur, on joue le local cohérent y compris pour la carte des mets. L’idée du B.I.P. est assez croquignolesque, donner un nom hyper contemporain à un truc au moins centenaire c’est malin. (Ballekes in Pistoleï) Bref, pour jouer au touriste dans la ville, pour retrouver un esprit local, pour sortir du circuit des endroits hype et vins natures, voilà une toute bonne adresse.
Rue de l’Ecuyer 47 – 1000 Bruxelles.
Yababa
Tenter de faire la synthèse des cuisines de l’arc méditerranéen est une gageure, et, franchement, ici elle me semble plutôt réussie. Mais les créateurs du lieu sont même allés un pas plus loin en revisitant le désormais célèbre Bowl. Peur de rien les gars, ils mixent les parfums, ils réinventent vraiment les classiques orientaux, avec une touche originale, et c’est parfaitement réussi. La Pita ne sera plus jamais là même une fois que vous aurez dégusté la leur, les mezzès sont pour mourir comme on dit chez nous. En plus tout est fait maison et minute, même les sauces. La transmission du père à son fils, c’est aussi le partage des cultures, des parfums, des goûts, parce que la cuisine est une culture ne l’oublions jamais, même pour un fast-street-food. Quand vous vous mettez aux fourneaux, terminez toujours vos plats, comme ici, avec une pincée d’amour, vous verrez c’est toujours meilleur… Cerise sur le Houmous, durant cet été, on y a trouvé Malo, Malory Gabsy (pour les Thomas Pesquet et les ceusses qui vivent dans une station orbitale), aux manettes en cuisine!
ChaussĂ©e d’Ixelles 25 – 1050 Bruxelles.
Hector Chicken
Oui, je sais, pour les bruxellois cela n’a rien de neuf. Et si je vous disais que le roi du poulet à fait peau neuve ? Certes, pour un poulet, il faut que la peau soit craquante, croquante et aérienne, telle une pâtisserie télévisuelle. Cela fait plus de 25 ans que l’enseigne aux sept restaurants a vu le jour, mais depuis que Raphael est venu aux côtés de son fondateur de père, on peut affirmer que la mue est en route. Le poulet est issu de filières locales, tenant compte du bien-être animal, ce qui ne gâche rien loin s’en faut. Ici on est en plein dans une belgitude belgicaine de bon aloi, le volatile est frit ou rôti, présenté dans des univers colorés bien distincts, histoire d’ajouter à l’expérience. C’est bon, plus qu’honnête au niveau tarif et familial, pas conceptuel juste essentiel. Que demander de plus pour être heureux ?
Toutes les adresses sur www.hector.be