“Ça Va Saigner”, une promesse, un constat. La dernière création en date d’Eric Boschman change radicalement des précédentes. Il s’agit cette fois non plus d’histoire de boissons, mais bien d’un constat doux-amer autour des nourritures terrestres.
Il ne s’engouffre pas dans le, désormais, sempiternel combat contre la malbouffe mais il pointe d’un doigt acerbe, nos incohérences quotidiennes. De la tomate bio espagnole produite dans des conditions effroyables au nutriscore A aux myrtilles marocaines en février, il passe en revue quelques dogmes qui font mal.
À ça, on ajoute une belle couche de tendresse familiale, quelques touches wokistes (mais point trop n’en faut.e.s) et un final qui se rit de la mort.
L’homme a trouvé un palier, il a resserré son travail, moins fouillis, plus précis, il touche où ça démange un peu et on sort de là secoué. On mangera toujours du jambon prétranché bien rose et des fromages pasteurisés, mais avec un autre regard.
Il ne se fait pas militant, ni même prêcheur ou croisé, ce n’est pas son style. Il joue avec nous comme avec les maux de l’époque en sautant de mot en mots.
C’est tendu et nerveux, mais jamais minéral en fin de bouche…