Large Soif
La ceinture verte du sud de Bruxelles est une drôle de zone en matière gastronomique. Dans cette région densément peuplée de gens au niveau de vie moyen plutôt élevé, les bonnes tables ne courent pas les rues. A croire que les villas 4 façades, les berlines germaines, les vacances régulières et les divorces au même rythme ne poussent pas à l’hédonisme.
Au milieu de ce désert, quelques oasis sont comme des phares dans la nuit. C’est donc comme un papillon, bon, oui, je vous le concède, un papillon de ma taille, ça fait de grosses taches sur un pare-brise.
C’est donc dans un de ces (trop) rares endroit que je me suis attablé.
Une adresse de restaurant pour les connaisseurs.
Ce n’était pas vraiment un hasard, je dois l’avouer. Je suis ce chef depuis au moins vingt ans, et je l’apprécie tout autant. Homme généreux, au caractère bien trempé, le Dom à fait les belles heures d’un tas d’établissements. Cuisinier/sommelier, il n’a pas son pareil pour faire déraper une soirée autour d’une ou deux quilles porteuses de bonheur. C’est presque une marque de fabrique pour lui.
Il s’est fixé au Try Bara, une petite zone le long d’une chaussée qui tente depuis quelques décennies d’être un lieu « différent » par rapport à la moyenne ambiante. Là , il a ouvert un magasin de vins/table d’hôtes. Une petite salle à l’étage pour les petits séminaires qui voudraient autre chose que de la bouffe aseptisée, une mini cour à l’arrière où il fait bon se poser pour déguster un cigare à l’abri du vent, mais à l’extérieur néanmoins ; le bougre a pensé à tout.
Sa table se termine par sa cuisine. Les plats sortent régulièrement, les convives aident à passer les assiettes. On se pose sur le bois brut, épais comme une main de paysan. La vieille argenterie des couverts joue un joli contre-point au côté rustique de la déco.
Rester en dehors des cases, pour la table comme pour le vin.
L’homme joue des saveurs de saison, au feeling, du local mais pas que. Il ne s’enferme dans aucune chapelle, c’est la même chose pour les vins. Il y a de tout, du nature, du conventionnel, ce qui compte c’est le goût, le plaisir.
L’homme est en forme, apaisé, à maturité, c’est le moment d’en profiter, il semble être au sommet de son talent, en pleine possession de ses moyens et il aime partager. Son ris de veau, nourri au beurre à la cuillère, juste rôti doucement et un moment de bravoure. Mais comme la proposition change pratiquement chaque jour, si vous n’aimez pas ça, ce n’est pas une raison pour ne pas vous y arrêter hein!
Large Soif
Tel : 0472/72 26 83
Try Bara 31Â Ã 1380 Lasne