Pa’ So Grill

Au premier abord, d’extérieur c’est un endroit banal pour ne pas dire moyen. Une bâtisse sans étage entre un grand parking et un magasin italien rutilant. Une vraie petite leçon de vie : ne vous fiez jamais aux apparences !

On se relève et on avance

L’histoire des patrons est rocambolesque, l’homme et son épouse on fait mille métiers, sont tombés mais ont rebondi un peu plus haut à chaque fois. On nomme ça la réussite. Se relever une fois de plus que l’on est tombé, sans se plaindre, sans assistance, juste à la force de caractère.

Il raconte son métier avec passion

Ils furent boucher en gros, mais boucher avec passion. Quand Bernard s’assied près de vous et qu’il commence à raconter comment il fait sa tête pressée, sa hure ou d’autres spécialités, il faut prendre un peu de recul et le regarder pendant qu’il s’exprime.

Son visage, ses yeux, ses mains, tout parle plus vite et plus fort que sa bouche. Il s’émeut, se met en colère, a les larmes aux yeux de passion. C’est un bonheur immense pour l’auditeur, la passion véritable étant devenue une denrée plus rare qu’un Écossais généreux, ça situe. L’homme n’est jamais dans le discours formaté, bidonné de bien trop de chefs qui savent qu’ils racontent des histoires 50% authentiques, 50% inventées dans le sens de l’époque.

J’avoue que j’ai trouvé un vent d’authenticité bien agréable de fraîcheur dans un monde de la gastronomie de plus en plus stéréotypé.

De la terre à l’assiette

Quand l’homme m’a fait goûter sa hure de Black Angus, j’ai eu les larmes aux yeux. Sa tête pressée m’a fait chialer, j’ai cru retrouver celle que mon père faisait dans mon enfance. Il y a aussi un saucisson de sanglier mais ça c’est un secret, n’en parlez pas. La cerise sur le gâteau vient avec les pièces de viande. Il explique les morceaux, pourquoi, comment. L’âge et la provenance des bêtes, il les connaît. Non pas parce qu’il a lu l’étiquette sur le sous-vide prédécoupé acheté dans une grande surface au service de la restauration, mais parce qu’il achète les carcasses qu’il va choisir à l’abattoir. Pour les cuissons, n’en déplaise à Sardine Ruisseau, madame gère à la perfection. C’est elle aussi qui fait les sauces, à l’ancienne, à base de fonds et autres astuces d’une cuisine sans déchets. On n’est pas à la télé mais dans un vrai restaurant où le plaisir ne s’expose pas sur Instagram.

Ruez-vous, c’est une parenthèse enchantée, un moment hors du temps à un tarif vraiment tout doux.

Le Pa’So Grill

7 rue Albert Dignef 4520 Wanze

Tel 085/ 41.26.71

www.lepasogrill.be

Vous avez aimez cet article? Partagez-le:

Dam Sum

Dam Sum Un peu de vapeur dans ce monde

Aller en haut